Aller à Genève en train et revenir en canoë kayak gonflable sur le Rhône. Un projet qui peut sembler farfelu mais qui est finalement facilement réalisable. Bref, une belle micro-aventure pour partir 3 jours à la découverte d'un des principaux fleuves français.
Aller à Genève en train et revenir à Lyon en canoë kayak gonflable ? En voila une belle idée de micro-aventure ! Un peu trop ambitieuse pour 3 jours peut-être. Genève - Lyon en suivant le Rhône, ça représente tout de même près de 200km. Rejoindre Aix-les-bains semble finalement plus approprié. Il n'y a plus "que" 100km et l'itinéraire permet d'emprunter le canal de Savières et de traverser le lac du Bourget, 2 endroits qui valent largement le détour. Une fois à Aix-les-bains, une liaison direct en TER permet de rejoindre Lyon.
Pour des raisons logistiques, il est beaucoup plus simple de partir avec un canoë gonflable. Il rentre facilement dans un (gros) sac à dos qu'il est possible de prendre dans le train, ce qui évite de devoir faire une manipulation de voiture à Genève. On s'est donc très rapidement tourné vers les canoës kayaks de Decathlon. À ce moment là, Decathlon lançait un service de location : 22€/j pour un canoë + 1 pompe + 2 gilets de sauvetage + 2 paires de pagaies. Tarif Imbattable. La qualité est également au rendez-vous : belle glisse et aucun problème de matériel. Prévoir tout de même d'acheter un kit de réparation au cas où ...
Même s'il ne s'agit pas d'une sortie en eau vive, il y aura toujours un peu d'eau au fond des embarcations. Il est donc presque indispensable de prévoir un sac étanche. Une autre technique plus économique consiste à prendre un sac à dos normal et à le mettre dans 2 sacs poubelle épais (ceux qu'on utilise sur les chantiers). Résultat plus approximatif et à éviter pour les affaires de bivouac.
Malgré le fait qu'on soit tout le temps sur un fleuve, il n'est pas évident de se ravitailler en eau potable. Prévoir environ 3 litres par personne. Ce volume permet de tenir facilement une journée entière et reste raisonnable en terme de place occupée dans les embarcations. Possibilité de remplir les contenants à au moins 3 endroits :
Il y a en tout 6 barrages, et donc 6 portages sur l'itinéraire Genève - Aix-Les-Bains. Le débarcadère est toujours évident à trouver grâce à de gros panneaux fléchés. Voici une brève description de chaque portage.
6 portages, ça peut sembler beaucoup, mais ce sont des occasions bienvenues de se dégourdir les jambes et de varier l'effort.
Départ un samedi matin de juillet à 6h35 de la gare de Lyon Part-Dieu direction Genève. Une aventure comme ça, ça représente mine de rien beaucoup d'équipement : un sac de 17kg contennat le canoë-kayak, 2 paires de pagaies, 2 gilets de sauvetage, une tente, des sacs de couchage, de la nourriture pour être autonome sur 3 jours ... Bref on est bien chargé et on a un sacré look de touristes en arrivant à Genève 8h35. On attend une trentaine de minutes nos 2 compères d'aventure, puis on se dirige vers le départ de la descente du rhône. L'endroit est particulièrement spacieux et bien aménagé pour pouvoir gonfler son kayak et préparer tout le matériel. 20 minutes plus tard nous voilà enfin sur l'eau !
Le début de cette aventure est très franchement agréable. On avance vite grâce au courant, l'eau est limpide et chaude, le paysage devient presque immédiatement sauvage et verdoyant. Ca commence décidemment très bien.
Après 2-3 heures à pagayer, nous arrivons au premier barrage : le barrage de Verbois. On débarque donc au niveau d'un ponton et on s'engage sur un chemin assez évident sur la rive droite du Rhöne. Raté, il fallait en fait traverser le barrage sur la route et descendre des escaliers qui permettent de rejoindre un accès à l'eau. Passer un barrage s'avère finalement assez facile.
Vers 19h nous sommes en approche de Bellegarde-sur-Valserine. On a déjà avalé une bonne trentaine de kilomètres sur la journée, et on se met donc en recherche d'un endoit où passer la nuit en bivouac. Dénicher un bon spot est plus compliqué que prévu car la végétation est dense et ne permet pas un accès simple à la rive. On ne trouvera un endroit acceptable qu'après Bellegarde. Ce n'est pas aussi sauvage qu'on l'espérait (il y a des maisons à 100m), mais ça fera l'affaire pour cette nuit.
Au réveil, on range le campement et on s'apprête à partir. C'est à ce moment précis qu'on se rend compte que le niveau de l'eau a baissé de presque 2 mètres pendant la nuit, certainement suite à un lâcher d'eau du barrage. On ne peut tout simplement pas embarquer simplement : on surplombe l'eau de 2 mètres, et le "mur" est plein de vase glissante. On va finalement s'en sortir grâce à une cordelette qui va nous permettre de faire descendre les canoës kayaks en "rappel".
La suite de la journée est ponctuée par 4 barrages et donc 4 portages. Ce sont finalement des pauses bienvenues après de longues heures à pagayer. D'autant plus qu'après chaque barrage on retrouve souvent du courant qui nous porte sans trop d'effort sur quelques kilomètres.
Vers 19h noius approchons de Chanaz, la porte d'entrée du canal de Savières qui fait la liaison entre le Rhône et le lac du Bourget. Nous passerons la nuit en bivouac à proximité de l'écluse de Chanaz.
Ce dernier tronçon débute par le superbe et verdoyant canal de Savières. Après une bonne heure à pagayer, nous voilà sur le lac du bourget.
La traversée du lac du bourget est superbe : l'eau est claire, la montagne est sauvage. C'est cependant loin d'être la section la plus facile. Sur le Rhône, le courant nous porte toujours un petit peu (parfois beaucoup). Sur le lac, il n'y a que nos bras pour nous faire avancer sur la vingtaine de kilomètres à parcourir !
On arrive finalement sans encombre sur la plage d'Aix-les-Bains. Dégonfler, plier et ranger les canoë-kayak s'avère très simple. Toutes nos affaires sont rangées en une vingtaine de minutes. Une dernière baignade et on se dirige vers la gare d'Aix-les-Bains (30min de marche entre la plage et la gare) pour prendre un TER direction Lyon.
La descente du Rhône de Genève à Aix-Les-Bains est sans conteste une belle aventure. La logistique est très simple à mettre en place grâce aux bonnes liaisons ferroviaires de Genève. C'est aussi une belle épreuve physique, car le courant n'est pas toujours "portant" : il y a parfois de longues distances sur lesquelles il faudra avancer uniquement à la force des bras. À faire à au moins 4 personnes (2 canoës donc) pour l'aspect convivial ! 😃